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P1. Islam, image et société libérale. De la politique de la tolérance dans la politique du vivre ensemble dans les suds

a) Courants islamiques et choix électoraux au Cameroun, Gérard Bounougou, Chargé de Cours, Université de Douala

b) Islam : De l’autonomie relative à la déconstruction de la connaissance radicale dans les suds afriques, Freddy Cyriac Lagme, Chargé de Cours, Université de Douala

c) Islam et Constitution dans les afriques du sud Sahara, Suzie Esther Temtia Noumembe, Chargé de cours, Université de Douala

d) L’acceptation de l’autre par les individus d’obédiences islamiques dans les suds : entre discours du vulgaire et de l’élite, « même Boko Haram et les djihadistes acceptent l’autre, Rolinx Ketcha Tantchou, Assistant, Université de Douala


Résumé du panel

L’évolution récente de nos sociétés a conduit la philosophie politique à s’intéresser, aux cours des dernières années, à la question de savoir comment un État libéral et démocratique doit faire face au défi du vivre ensemble. Certes, la coexistence au sein d’un même espace politique de groupes religieux distincts n’est pas un phénomène nouveau. Mais l’acuité des revendications de certains de ces groupes et la sensibilité croissante d’une part du public à ce type de revendications pose la question du bien-fondé de l’islam dans la cohésion sociale qui ne viseraient plus seulement la protection des citoyens mais aussi à la préservation et à la promotion du vivre ensemble en accordant à une place primordiale à la tolérance. Cet enjeu est notamment au cœur du débat contemporain dans la philosophie politique au sud du Sahara en Afrique. Le débat sur la place de l’Islam dans les sociétés libérales, qui s’est amplifié dans le monde musulman aussi bien qu’en Europe occidentale depuis quelques décennies, se caractérise par une forte tendance des controversistes de tous bords à essentialiser l’islam, en le présentant comme un ensemble de croyances, de connaissances et de pratiques fermées et figées. L’apport de l’islamologie dans ce débat est tout compte fait très restreint. Aussi faut-il saluer le geste d’un spécialiste de littérature arabe médiévale lorsqu’il descend dans l’arène armé de sa profonde connaissance des sources anciennes. En lisant le Coran on s’aperçoit que de nombreux versets, notamment les versets de la première période de la révélation mecquoise, appellent à laisser la liberté à chacun de suivre sa voie en matière de religion, à ne pas imposer l’islam par la force, et à respecter ceux qui pratiquent les autres religions, qui croient en un Dieu unique, et qui sont qualifiées de manière assez positive de « Ahl al kiteb » ou Gens du Livre. Ce serait bien sûr anachronique de parler s’agissant de ces versets de « liberté de conscience » puisque cette notion n’existait pas encore au moment de l’arrivée de l’islam au VIIe siècle dans la péninsule arabique, mais on peut tout de même sans forcer le trait parler de versets qui vont dans le sens de la tolérance et de la modération. Dès lors, nous sommes en droit de nous interroger de la manière suivante : comment une société musulmane doit-elle se soucier du vivre ensemble par le biais de la tolérance en préservant et protégeant l’idée de paix, au besoin, la nation? Une société musulmane peut-elle, doit-elle, pratiquer des politiques de l’acceptation au travers de l’islam? Telles sont les questions autour desquels se structurent le débat. Une approche résolument interdisciplinaire sera adoptée pour apporter une explicanitum. L’on ne se passera pas des connaissances juridiques, sémantiques, sociologiques et philosophiques sur l’islam. Cette réflexion sera menée à partir d’interviews, d’observation participative et de consultation de documents d’archives y relatives. Notre hypothèse principale est l’islam prône une politique de la tolérance pour asseoir et réaliser la politique du vivre ensemble.

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