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P6. Contrer l’extrémisme violent et bâtir des sociétés résilientes au Sahel. État des lieux et perspectives 

a) La prévention de l’extrémisme violent et les questions autour de la paix en contexte humanitaire : cas de la crise Boko Haram dans le bassin du lac Tchad entre acteurs, stratégies et enjeux, François Wassouni (wassounifrancois@gmail.com), Alexis Kangatlam, Université de Maroua/Cameroun 

b) La sociogenèse de l’extrémisme violent dans le territoire du lac Tchad : une approche sociologique d’un phénomène rémanent, Zelao Alawadi, Université de Dschang/Cameroun 

c) L’action antiterroriste du G5 Sahel à l’épreuve des interactions d’acteurs, Emmanuel Odilon Koukoubou, Université de Parakou/Bénin


d) L’extrémisme violent en milieu jeune dans le département de Mayo Sava (Cameroun) : Manifestations, impacts et perspectives de lutte, Sirka Saidou, Université de Ngaoundéré/Cameroun

Résumé du panel

Le Sahel est une région de l’Afrique occidentale et une zone semi-désertique qui donne directement à l’Afrique subsaharienne. Il couvre une superficie d’environ 5 millions de km2 avec une population d’environ 90 millions d’habitants (Bassou, 2017). Ce vaste ensemble présente de nombreux paradoxes au plan socio-économique. En novembre 2018, l’Institute for Economics and Peace (IEP) a publié l’indice du terrorisme mondial, issu d’une recherche et d’un classement des pays-cibles. Il en ressort que le Nigéria (3e mondial) est présenté comme à très haut impact du terrorisme. Le Mali (22e mondial) et le Niger (23e mondial) y sont présentés comme des pays à fort impact du terrorisme. Le Burkina Faso (37e mondial) et le Tchad (38e mondial) sont des pays à impact intermédiaire. L’Algérie (54e mondial) et la Côte d’Ivoire (63e mondial) sont à faible impact alors que la Mauritanie (149e mondial) est à très faible impact (Institute for Economics & Peace). Par ailleurs, l’avènement de Boko Haram aux frontières communes des pays de la moitié sud du Sahel (Nigéria, Tchad, RCA et Cameroun) ainsi que les exactions de grande ampleur qui en résultent, depuis plusieurs années, ont permis de mettre en relief trois catégories de pays : les pays-épicentre (Nigeria) ; les pays collatéraux (Cameroun et Tchad) et les pays à risque (RCA). Ceci est d’autant important que ces pays figuraient parmi les pays les plus exposés à l’extrémisme violent au regard du nombre d’attaques terroristes, comptabilisé par le PNUD entre 2006 et 2015. Ainsi, Boko Haram a fait, pour la seule année 2014 : 453 incidents (contre 1 071 pour Daesh) ; 1 742 blessés (contre 5 799 pour Daesh) et 6 644 morts (contre 6 073 pour Daesh). Au regard de ce qui précède, Boko Haram, appendice de l’extrémisme violent au Sahel, est devenu le groupe terrorisme le plus mortel au monde.
L’acuité de ce phénomène aux frontières des pays-cibles, recrutant prioritairement les jeunes, et son penchant djihadiste offre l’occasion d’analyser la question en profondeur. Plutôt que de faire une étude historique et séquentielle de l’extrémisme violent, cette étude se propose d’analyser l’incidence négative de l’engagement et de la radicalisation du profil jeune dans le délitement sociopolitique des pays concernés. Ceci étant, comment se sont construits et s’entretiennent, sur la longue durée, l’extrémisme violent et la conflictualité pendulaire au/autour du Sahel ? Les réponses (militaire et politique) apportées sont-elles susceptibles de garantir la paix sociale, la stabilité politique, la résilience et le développement sur ces périphéries territoriales ?
Mots-clés : Extrémisme, violence, jeunes, résilience, Sahel.

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