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P9. Reseaux sociaux, orientations sexuelles et reconfiguration des identités socio-politiques au Cameroun. 

a) Le sexe des réseaux sociaux, Mireille Manga Edimo, Université de Yaoundé 2, Institut des relations internationales du Cameroun 

b) “Influenceurs/influenceuses” et construction d’une « nouvelle identité » jeune au Cameroun. Une analyse de l’influence des réseaux sociaux sur les comportements jeunes en milieu scolaire camerounais, Fridolin Martial Fokou, Université de Dschang, FSJP

c) L’impact des réseaux sociaux dans la consolidation et la promotion des nouvelles orientation sexuelles au Cameroun, Emmanuel Lingok, Université de Yaoundé I

d) Citoyenneté différenciée et « droits spéciaux de représentation » : Quid du groupe LBGTQ?, Olivia Kamgain, Université d'Ottawa


Résumé du panel

Au Cameroun, les actes d’homosexualité sont condamnés par le code pénal en son article 347 bis et les personnes incriminées sont passibles de prison, y compris des peines pécuniaires. En 2006, la publication d’une liste des « 50 homosexuels du Cameroun » par le journal L’anecdote avait sonné comme un tsunami au Cameroun, tant cela était inconcevable à la fois dans les mentalités et au vue de la loi. Les mis en cause étaient perçus comme des parias sociaux, en dépit des hautes fonctions occupées par plusieurs d’entre eux dans l’administration centrale. De même, depuis la fin  des élections présidentielles de 2018 au Cameroun, on assiste à une montée exponentielle du tribalisme particulièrement manifesté entre deux communautés. Cette lutte ethno-fasciste qui se joue entre les peuples de l’ouest (Bamiliké) et ceux du centre Sud (Beti) est en réalité un phénomène ancien qui a pris des proportions avec le temps. Elle se traduit davantage aujourd’hui entre les militants du MRC et ceux du RDPC. La recrudescence de ces phénomènes est inséparable de la montée en force des réseaux sociaux.

En effet, depuis le début des années 2010, l’accès facile à des contenus sur le téléphone portable qui conjugue avec la légalisation du mariage pour tous dans de nombreuses sociétés occidentales a fini par ouvrir une voie de pandore à la banalisation de l’homosexualité. De fait, des hautes personnalités, parfois considérées comme des modèles de réussite auprès de la jeunesse camerounaise se sont montrées proches de cette orientation sexuelle, construisant ainsi un effet de tolérance qui tend à se généraliser vis-à-vis des valeurs LGBT. Les cas du célèbre homosexuel Shakiro, condamné puis libéré et exilé vers les USA ou encore les exhibitions récentes de la célèbre footballeuse camerounaise Enganamouit participent aujourd’hui de la construction d’une nouvelle identité sociale bien que condamnée par la loi. De même, c’est par le biais des réseaux sociaux que le tribalisme a pris des proportions si grandes qu’il tend à devenir banal bien que la loi le condamne. Le système politique se trouve pris à l’étau entre un fait social presque incontrôlable et la rigueur de ses lois. Cette communication ambitionne de mettre en exergue l’implication des RS dans la diffusion des valeurs nouvelles au Cameroun et la construction de nouvelles minorités/identités sociales.

Les contributions attendues pour ce panel doivent présenter la place des réseaux dans la création des nouvelles identités politiques ; le niveau d’encrage des valeurs LGBT à l’épreuve de législation au Cameroun ; l’impact des réseaux dans la construction de nouvelles minorités ; la construction d’un vocabulaire ethno-fasciste et de l’exclusion par les universitaires à travers les réseaux sociaux…

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