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P5. Les pratiques bureaucratiques africaines : Entre opprobre, clientélisme et dysfonctionnement du service public

a) Gaston donnat et le "cercle d’études marxistes" de Yaoundé. Petite histoire du nationalisme et de la bureaucratie camerounaise, Alphonse Zozime Tamekamta, Ph.D. Histoire des relations internationales, Université de Yaoundé I, Yaoundé-Cameroun
b) Le clientelisme, une pratique bureaucratique rentable au sein de l’administration publique camerounaise : Le cas du MINESEC, Joseph Yannick Mbatchou, PhD, Université de Yaoundé I (joyannmbatchou@yahoo.fr)
c) Suivre son dossier » au Cameroun : Une scénarisation du comportement des agents dans l’administration publique camerounaise au prisme de la sociologie des Habitus, Fridolin Martial Fokou, Université de Dschang, FSJP 
d) Les pratiques de corruption dans l’administration publique camerounaise : Cas de la règlementation des armes et des munitions (2014-2016), Marie Julien Danga, Ph.D. Histoire des Relations Internationales, Université de Yaoundé I, Cameroun (juliendanga@gmail.com)
e) La vidéosurveillance dans les services publics de sécurité: une stratégie banale de l'Etat voyeur, Emma Madi, Université de Maroua
f) Modèles de tolérance, démocraties africaines et multiculturalisme, Schaller Jean Kakmeni Yametchoua, Université de Douala 

 

Résumé du panel

L’administration publique africaine postcoloniale, au confluent des héritages juridiques coloniaux (allemand, anglais et français, belge, portugais, etc.) auxquels se sont agrégées les coutumes ancestrales, est aujourd’hui à la croisée des chemins. Profondément marquée par la période de déchirure interne (1960-1970), la restructuration post-autoritaire (1970-1990 et plus tard) et le clientélisme bedonnant, l’administration publique de la plupart des pays africains échappe au format classique. Les pratiques bureaucratiques, elles aussi, malgré les textes et formes de procédure en vigueur, s’avèrent particulières. En effet, celles-ci, dans leur fonctionnement, ont fait émerger, de façon pérenne, des pratiques scélérates : privatisation de l’appareil d’État et du service public ; faible autonomie des agents publics ; monopolisation politique de la formulation des tâches administratives ; achat des services; interactions clientélistes entre usagers et agents publics, etc. Aussi, la dialectique de la domination, de la soumission et de l’affectivité ou la quête permanente de notabilité sociale sous fond de rémanence autoritaire sont-elles les caractéristiques qui ont plombé l’administration publique de plusieurs pays d’Afrique subsaharienne. Au Cameroun, par exemple, compte tenu de la tendance autoritariste de la bureaucratie et du faible rendement des services publics, le chef de l’État avait commis, en 1983, une mission dite « Mission Zambo », du nom du ministre de la fonction publique de cette époque. Celui-ci avait reçu mandat de recueillir les récriminations des Camerounais à l’encontre de leur Administration et de faire des suggestions pour en améliorer le rendement. Le Programme national de gouvernance et de lutte contre la corruption (validé en juin 2000), dans ce sillage, vise des objectifs similaires. Plusieurs pays d’Afrique subsaharienne, à des périodes plus ou moins différentes, ont mis en place des cadres similaires, sans que le résultat probant ne puisse garantir l’efficacité de la gouvernance des sévices publics. Compte tenu de l’acuité des pratiques bureaucratiques peu rentables en contexte africain où s’entremêlent autoritarisme, corruption, opprobre et délation, ce panel est bâti autour de la problématique suivante : Comment la bureaucratie est-elle conçue, perçue et exécutée en Afrique subsaharienne? S’accommode-t-elle au service public de masse dont elle est tributaire ou s’en éloigne-t-elle ? Mots clés : Bureaucratie, pratiques, corruption, opprobre, clientélisme, Afrique.

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