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P16. La Science Politique en Afrique : état des débats et pistes de recherches

a) Les grands débats de la Science Politique : Histoire et renouvellement paradigmatique, Ibrahima Sylla, Enseignant-chercheur, UGB

b) L'Afrique dans la Science des Relations Internationales (RI), Papa Samba Ndiaye, Agrégé en Science Politique

c) L'universel des particuliers et le particulier dans l'universalité :  le modèle occidental dans les Afrique (s) en question (s), Maurice Soudieck Dione, Agrégé en Science Politique

 

Résumé du panel
Dans cette ce panel, il sera question de faire un « bilan » de la Science Pô en Afrique afin de découvrir les grands débats qui ont structuré la discipline, de l’indépendance à nos jours. En effet, la Science politique africaine ou africainiste est traversée par de grandes débats scientifiques, quant à la place de l’État dans le système-monde (dépendantisme) et la position du continent dans l’échelle du développement à l’image des pays du Nord. Dans les 1980, ces deux approches majeures ont été concurrencées par l’approche de la politique par le bas initiée par un groupe de recherches sous la direction de Jean François Bayart.

Au regard de cette aventure intellectuelle, la Science Politique africaine s’est exceptionnellement intéressée à la place de l’Afrique dans la Science des Relations Internationales (RI) Pendant longtemps, celles-ci constituaient le point aveugle de la réflexion africainiste ou du moins l’angle mort de la recherche africaine. Lorsque dans les années 1990, les études africaines sont ouvertes à des études de moindre porté telles que la démocratisation, les études sur les conflits et l’intégration régionale l’Afrique fût présentée comme une entité exclue des débats qui structurent la discipline des relations internationales. A titre d’exemple, il suffit de lire les travaux de Daniel Bach sur l’intégration et de William Zartman sur la résolution des conflits pour s’en convaincre.

La science des relations internationales n’est pas née en Afrique et les premiers moments de théorisation de la discipline n’ont pas pris en compte les particularités et spécificités africaines. L’Afrique a subi une violence symbolique (au sens Bourdieusien du terme) en ce sens que la discipline qui a pris forme en Europe et Outre-atlantique répondait d’abord à des préoccupations des auteurs d’appartenance de la discipline. A l’instar du Professeur Luc Sindjoun, il en a résulté un double arbitraire. D’une part, il s’agit d’arbitraire socio-territorial lié à l’extériorité de la société internationale au sens de Hedley Bull, composé essentiellement d’identités européennes, celle-ci s’est universalisalisée par le biais de la décolonisation. D’autre part, un arbitraire socio-culturel lié à la société nationale d’affiliation des auteurs de la discipline. Ainsi donc, l’Afrique apparaît comme un laissés-pour-compte dans la discipline mais aussi un terreau fertile à l’enrichissement des approches dominantes. En plus, dans un monde marqué de plus en plus par la dialectique de l’universel et du particulier le « modèle » occidental de démocratie est constamment discuté et réapproprié. Le particulier devient une instance de réinvention ou de proclamation des principes d’université. Dès lors, le panel permettra de tirer modestement un bilan de la recherche africaine ou africainiste sur l’Afrique, mais aussi et surtout de mettre un accent particulier sur la place de l’Afrique dans les grands débats scientifiques qui entourent la Science Politique.

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